Présidentielles Mauritanie : l’observatoire national des élections refait polémique

Controverses autour de l'Observatoire national des élections

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 La nomination des nouveaux membres de l’observatoire national pour la surveillance des élections continue de susciter des polémiques à Nouakchott. Les candidats de l’opposition pointent des personnalités qui soutiennent le candidat Ould Ghazouani.

A moins d’un mois de la présidentielle, la tension politique est visible au sein des candidats. Ce mauvais climat politique est exacerbé par la nomination des membres de l’observatoire national des élections tous issus du régime de Ould Ghazouani.

Cette exploitation du service public pour surveiller le scrutin du 29 juin prochain est considérée par les observateurs comme une mauvaise réponse à la transparence de la présidentielle.

C’est une manœuvre politique dont l’ambition est de soutenir le candidat Ould Ghazouani.Les candidats de l’opposition ne sont pas dupes. Ces personnalités de l’observatoire sont nommées pour soutenir la candidature du président sortant.

Les Mauritaniens ont l’impression de revivre les élections de 2023 entachées de fraudes massives. C’est la confiance des électeurs qui prend un coup et au-delà la démocratie. Et finalement c’est l’espoir d’une alternance démocratique qui s’envole.

Les observateurs ne s’attendent pas à ce que la campagne qui débute le 15 juin prochain change la donne. C’est une triste réalité qui laisse penser que les élections en Mauritanie c’est du pipeau.

Cherif Kane/ KASSATAYA
 

L’institution de l’opposition démocratique rejette la composition de l’observatoire des élections constitué par le gouvernement

L’institution de l’opposition démocratique de Mauritanie a annoncé jeudi son refus de reconnaître l’Observatoire national pour le contrôle des élections présidentielles, nommé par le gouvernement la semaine dernière.

Le président de l’institution de l’opposition démocratique, Hamadi Ould Sid’ El Mokhtar, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, a déclaré que le conseil de l’institution s’était réuni il y a deux jours et avait décidé de refuser la reconnaissance de la composition de l’observatoire choisie par le gouvernement.

Ould Sidi Mokhtar a lu une déclaration publiée par la fondation de l’opposition lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, indiquant que l’observatoire faisait bien partie des points discutés lors de la consultation entre les partis politiques et le ministère de l’intérieur l’année dernière, précisant que cette proposition n’avait pas pu se concrétiser à l’époque.

Ould Sidi Mokhtar a déclaré que le gouvernement « a attendu peu de temps avant le début de la campagne électorale pour annoncer unilatéralement la composition de l’observatoire des élections » qui compte des responsables de premier plan du parti au pouvoir.

Il considère que la démarche du gouvernement est « un abandon définitif des obligations de l’accord signé par les partis politiques l’année dernière ».

Dans le même contexte, le président de l’institution de l’opposition démocratique a appelé à la création d’un « comité constitué de personnalités n’appartenant à aucune formation politique nationale non alignées ni partisanes et compétentes, pour mettre en place un mécanisme de coordination avec les campagnes et les organes des candidats afin d’aider la CENI et éviter les écueils ».

Pour leur part les candidats de l’opposition aux élections présidentielles ont annoncé hier qu’ils refusaient de reconnaître l’Observatoire national pour surveiller les élections désigné par le gouvernement.

Sahara Médias

 

Cinq candidats annoncent leur refus de reconnaître l’Observatoire national des élections

Cinq candidats considèrent que les membres de l’Observatoire national de suivi de l’élection présidentielle ont été choisis parmi des personnalités du parti soutenant le candidat président du régime actuel.

Les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle mauritanienne ont refusé mardi de reconnaître la composition d’un organe gouvernemental chargé de surveiller la date prévue pour juin prochain, mettant en garde contre de possibles fraudes.

Ce rejet intervient dans une déclaration commune de cinq candidats affiliés à l’opposition : Hamadi Ould Sid’El Mokhtar, Biram Dah Abeid, El id Ould Mohameden, Atouma Soumaré et Mamadou Bocar.

Les cinq candidats ont annoncé leur refus de reconnaître l’Observatoire national de l’élection (un organisme gouvernemental), et ont estimé que ses membres étaient choisis parmi des personnalités du parti soutenant le candidat du régime, l’actuel président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.

Le 22 mai, le Premier ministre Mohamed Ould Bilal Messoud a publié un décret nommant Diya BA à la tête de l`Observatoire National de l`Élection présidentielle 2024, en plus de 11 membres.

Dans leur déclaration, les candidats ont fermement condamné « l’exploitation des Services publics et de leurs dirigeants en faveur du candidat du régime », selon le communiqué, et ont mis en garde contre ce qu’ils ont qualifié de répétition de l’expérience des récentes élections locales, le 13 mai 2023, « et les scandales de fraude documentés qu’ils ont connus, qui ont ensuite été reconnus par le comité de surveillance des élections ».

Les candidats ont accusé le gouvernement de « vider des dizaines d’institutions de leurs gestionnaires et de les diriger vers diverses wilayas pour influencer les électeurs, en faveur du candidat du régime ».

Ils ont souligné que cela représente « une transgression de la loi, une atteinte aux intérêts publics et un impact sur le fonctionnement régulier des services publics ». La campagne électorale se déroulera entre le 14 et le 27 juin, les élections devant se tenir le 29 du même mois, et en cas de second tour, ce sera le 13 juillet prochain.

La semaine dernière, le Conseil constitutionnel a annoncé la liste définitive des candidats, qui comprend également Mourteji el – Wavi, (inspecteur des finances), tandis que le dossier de candidature de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019) a été exclu en raison de son incomplétude.

L’année dernière, l’opposition a exigé l’annulation des résultats des élections législatives, régionales et municipales, ce qui a conduit à une grande victoire du parti au pouvoir ‘‘l’Insaf‘‘, accusant la Commission électorale indépendante de ‘‘manipulation‘‘ et de complicité de fraude.