Santé en Mauritanie, un secteur en pleine crise

Malgré des améliorations dans le domaine des infrastructures hospitalières et les projets en cours pour leur extension, dont le projet de construction du plus grand hôpital du pays, l’hôpital du Roi Selman Bin Abdel Aziz, le personnel de santé dans toutes les régions du pays multiplie les protestations pour réclamer des conditions meilleures de travail et le paiement d’indemnités non honorés depuis plusieurs mois.

En effet, si Mohamed Cheikh Ghazouani, le Chef de l’Etat multiplie les inaugurations de structures de santé, comme l’inauguration du Centre hospitalier d’Atar le 18 décembre dernier, la pose de la première pierre d’un projet de construction d’un certain nombre d’infrastructures sanitaires à Aleg, ou encoure, où ce projet de construction de 3 hôpitaux à Aleg, Aïoun et Tijikja pour 23 milliards MRO, le sort du personnel de santé semble de plus en plus relégué au second plan, selon les intéressés.

Cela est d’autant plus inquiétant si l(on sait que le personnel de santé est le pilier central pour tout système sanitaire. Leurs conditions de vie et de travail doivent dans ce cadre constituer une priorité sur la construction ou les équipements.

Mais la crise, sociale au sein du corps médical, va crescendo, face aux retards prolongés de versements d’indemnités sans lesquels des services essentiels risquent de ne pas être honorés, comme les gardes de nuit.

Ainsi, le 13 décembre, les équipes médicales travaillant à l’hôpital de Nouadhibou ont annoncé qu’elles organiseront des sit-in pour réclamer des droits impayés, notamment des primes d’encouragement en retard.

Le 11 décembre, un groupe de médecins généralistes de l'hôpital de Kaédi a décidé d'aller en grève pour réclamer des arriérés de salaire. Les médecins en grève demandent le paiement de 6 mois d'arriérés pour la permanence, 3 mois de salaire en retard pour l'un des médecins, 10 mois de prime d'incitation et 16 mois de prime pour les chefs de service.

Le 7 décembre, les travailleurs du centre hospitalier régional de Rosso, la capitale du Trarza, ont tenu un sit-in devant ledit établissement sanitaire, pour dénoncer le retard du versement de leurs primes et indemnités d’éloignement et de risque.

Le 6 décembre, la section du syndicat mauritanien des sage-femmes a tenu un sit-in devant le centre hospitalier régional de Rosso, pour réclamer le versement des indemnités et primes en retard depuis quelques mois.