grève des enseignants en Mauritanie Mauritanie : en grève, les enseignants observent un sit-in devant la présidence
Friday, 15 Dec 2023 19:00 pm

L'Authentique

Les enseignants regroupés au sein de l’Union des Syndicats Mauritaniens de l’Education (USME) sont en grève. Pour faire entendre leurs voix auprès des plus hautes autorités, ils ont organisé un sit-in devant la présidence.
Mauritanie : en grève, les enseignants observent un sit-in devant la présidence
Face à un système éducatif en crise profonde depuis plusieurs dizaines d’années, sept syndicats regroupés au sein de l’Union des Syndicats Mauritaniens de l’Education (USME) pour observer trois jours de grève chaque mois, depuis le début de l’année scolaire 2023-2024, en vue d’obtenir des solutions à leurs revendications articulées en plusieurs points.

C’est dans ce cadre que plusieurs affiliés à l’USME ont tenu un sit-in devant la présidence de la République le mercredi 13 décembre pour faire entendre ses revendications aux plus hautes autorités du pays.

Amadou Bâ, responsable syndical, expose une plate-forme comportant «l’augmentation des salaires et des indemnités, l’octroi de terrains aux professionnels de l’enseignement, des primes de motivations». Il attire l’attention des autorités sur le caractère «incohérent d’une réforme du système éducatif ne comportant de valorisation du statut de l’enseignant, ressource humaine capitale dans le domaine de l’éducation».

Cet enseignant liste les multiples manquements reprochés à l’administration et qui éloignent les perspectives de solution à la crise de l’école mauritanienne.

Pour sa part, le syndicaliste Mohamed ould Mohamed énumère les revendications des professionnels du secteur dont notamment l’augmentation des salaires et des indemnités. Il demande également l’annulation pure et simple des mutations d’enseignants de la Direction Sud de Nouakchott, les jugeant non respectueuses du règlement de la profession.
360 Afrique

Mauritanie-UE : atelier sur les communautés de pratiques pour améliorer la qualité de l’enseignement

Ce vendredi 15 décembre, le ministère mauritanien de l’Education nationale et de la Réforme du secteur éducatif a lancé, à Nouakchott, les activités des « Communautés des pratiques pour assurer le développement professionnel continu des enseignants ».
Mauritanie-UE : atelier sur les communautés de pratiques pour améliorer la qualité de l’enseignement - [Photoreportage]
Ces activités rentrent dans le cadre du projet « Améliorer l'enseignement dans la région du Sahel », mis en œuvre par l'UNESCO et financé par l'Union européenne pour la Mauritanie.

Après Nouakchott, ce sera au tour des wilayas du Brakna, du Gorgol, du Hodh El Gharbi et de l’Adrar d’accueillir ces activités destinées aux enseignants du primaire.

Rémy LLinares, chargé de Programmes Education, Emploi, Formation Professionnelle à la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie a déclaré :

« C’est un projet très intéressant et très pertinent qui vise à améliorer la qualité de l’enseignement dans les pays du Sahel dont la Mauritanie. C’est une grande préoccupation d’élever le niveau de l’éducation et cela passe par la meilleure formation des enseignants».

Le représentant de l’UNESCO en Mauritanie, El Hadj Meissa Diop, a rappelé d’emblée que c’est sur le terrain que se passent la pédagogie et les activités qui permettent d’améliorer la qualité de l’apprentissage.

« Il est important d’avoir une belle école. Il est important d’avoir des classes bien équipées. Il est aussi important d’avoir de bons manuels. Mais, si, on n’a pas de bons enseignants qui permettent de transformer les ressources en résultats, nous n’aurons pas de résultats. Les enseignants sont certes formés, mais, après plusieurs années, souvent, avec les activités de la vie, les activités au quotidien, on tombe dans la routine et la formation s’effrite. Il est important de renouveler cette formation et le renouvellement de la formation passe, certes, par l’encadrement, par les inspecteurs, mais passe surtout par l’encadrement par les paires », a indiqué M. DIOP.

De son côté, Mohamed Maouloud Abdallahi, Conseiller chargé de l’Enseignement fondamental, au Ministère de l’Education Nationale et de la Réforme du Secteur éducatif a notamment mis l’accent sur les retombées du projet et l’importance des communautés de pratiques pour améliorer la qualité de l’enseignement en Mauritanie.

CRIDEM