Le Centre franco-africain d’études stratégiques a organisé mercredi soir à l’Académie diplomatique de Nouakchott un séminaire intitulé “Les migrations entre appréhension et quiétude”.
Dans sa présentation, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Mahfoudh Ould Ibrahim, a souligné l’importance de ce colloque et a félicité les organisateurs pour le choix judicieux du thème “La migration entre appréhension et quiétude”.
Il a assuré que la Mauritanie ne sera ni un pont de transit ni une terre d’accueil pour les migrants et qu’il n’y a pas de refuges pour eux, niant la conclusion d’un quelconque accord avec l’Union Européenne concernant les migrants avant d’estimer que les rumeurs et les fake-news à ce sujet ne sont dénuées de tout fondement.
La Mauritanie et l’Union européenne sont toutes deux concernées par la question de la migration clandestine, a-t-il dit, notant que les deux parties doivent coopérer pour faire face à ce phénomène dangereux.
Il a expliqué que l’accord signé par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avec l’Union européenne, avec la participation de 27 pays, s’inscrit dans le cadre de la coopération fructueuse dans les domaines de la sécurité et de l’économie, ainsi que de la consolidation des relations avec les grands pays, et visant la prospérité et le développement du pays.
Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur a rappelé les réalisations accomplies durant le présent mandat du Président de la République ; mandat par des mégaprojets qui permettront une renaissance développementale à travers le pays et auront un impact positif sur la vie des citoyens.
Pour sa part, le commissaire adjoint à la sécurité alimentaire, M. Imam Ould Abdawa, a passé en revue les types de migration et leurs aspects positifs et négatifs sur le plan économique et diplomatique, ajoutant que la migration nécessite un partenariat entre les deux parties pour protéger les intérêts du pays afin d’éviter la migration transfrontalière et de lutter contre la traite des êtres humains et d’autres phénomènes négatifs qui menacent la sécurité du pays et son intégrité territoriale.
De son côté, M.Ahmed Ould Mohamed Lemine, président du Centre franco-africain d’études stratégiques, a déclaré dans son intervention que son centre s’intéresse au phénomène de la migration en tant que préoccupation stratégique pour l’espace géographique dans lequel le centre opère (Europe et Afrique), et qu’il est donc naturel pour le centre d’organiser des séminaires, des dialogues et des réunions à ce sujet. Il a indiqué que la motivation pour organiser cette se justifie par la récente controverse autour du cadre conjoint entre l’Union européenne et les autorités mauritaniennes.
Il a indiqué que ceux qui ont pris connaissance de ce cadre commun savent que ce qui a circulé sur l’installation des migrants en Mauritanie n’est qu’une rumeur malveillante qui n’a ni origine ni existence, car aucune de ses clauses ne fait référence au retour d’un quelconque migrant clandestin en Mauritanie, et il n’y a pas de camps ou de campements pour héberger des migrants clandestins sur le territoire mauritanien.
Il a déclaré que le cadre en question représente une opportunité pour la Mauritanie afin d’obtenir des avantages politiques et stratégiques importants, y compris l’augmentation du quota de visas accordés aux citoyens mauritaniens, l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports officiels, la contribution à la création de projets pour offrir plus d’opportunités, en plus de certains privilèges préférentiels pour les détenteurs de passeports mauritaniens.
AMI
Le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrougha, a réitéré que la Mauritanie ne sera pas un pays d’installation des immigrants.
C’était à l’occasion de son intervention en marge du point de presse hebdomadaire du gouvernement mauritanien organisé ce mercredi soir.
Ould Chrougha a ajouté que les rumeurs autour de l’accord sur l’immigration entre la Mauritanie et l’Union européenne « n’ont d’autre but que d’intimider les citoyens ».
Ould Chrougha a nié l’existence d’un accord entre la Mauritanie et l’Union européenne sur l’immigration jusqu’à présent, soulignant que le problème est que la Mauritanie a exigé l’établissement d’un cadre de coopération avec l’Union européenne en raison de sa situation géographique et des conditions régionales, et que la discussion est toujours en cours à ce sujet, selon lui.