Menace sur Nouakchott : les journalistes sensibilisés sur la problématique des brèches

Le Calame - Le projet WACA (Programme de gestion du littoral Ouest Africain-Mauritanie) a initié, ve

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Le Calame - Le projet WACA (Programme de gestion du littoral Ouest Africain-Mauritanie) a initié, vendredi 16 juin, une journée de sensibilisation des journalistes, sur la problématique des brèches au niveau du littoral de Nouakchott. 

Menée, en collaboration avec l’Association des Journalistes Amis du Littoral (AJAL), cette opération entre dans le cadre de la quinzaine de l’Environnement placée cette année sous le thème « Protéger au moins 30% de notre planète bleue ». 

Les journalistes (médias privés et publics) se sont enquis de la menace pesante sur Nouakchott, en parcourant le littoral. Au fil des ans, la situation devient de plus en plus préoccupante. En effet, les côtes mauritaniennes, dans le contexte des changements climatiques, ont été classées parmi les zones à risques. 

Et la ville de Nouakchott est particulièrement vulnérable aux submersions marines, selon les scénarii du Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’évolution du Climat (GIEC).

Mesurant plus de trois mètres de hauteur jusque dans les années 90, le cordon dunaire a disparu aujourd’hui, constate amèrement, M. Daffa Adama, expert et spécialiste en suivi-écosystème auprès de WACA Mauritanie. Ce qui expose, dit-il, Nouakchott à la montée des eaux de mer. 

Aussi, pas moins de vingt et une brèches ont été identifiées le long de la bande littorale attenante aux limites administratives de la capitale dont trois d’une extrême gravité (les 9, 13 et 16) et sur lesquelles travaillent prioritairement le projet WACA.

Située au mythique hôtel Ahmedy, la brèche n°9, d’une longueur d’environ 600 mètres sur 300 mètres de large, est, alerte Daffa Adama, l’une des plus dangereuses parmi les trois répertoriées.

Malgré les mesures gouvernementales d’arrêt d’exploitation du sable du cordon littoral, celui-ci est largement entamé en certains endroits, par des ruptures significatives identifiées comme étant des brèches, devenues aujourd’hui menaçantes en raison de l’élévation prévisionnelle de la mer, et de la fragilité du niveau des sols en bordure (variant de -1 à 1m) surtout pour les communes littorales très peuplées, comme Sebkha,Tevragh Zeïna et ElMina).

Colmatage des brèches : solutions durables

«Plusieurs options sont explorées concernant la brèche d’El Ahmedy à savoir, indique Daffa Adama, le bétonnage, le dallage ou le tout-venant, pour renforcer la protection contre la remontée des eaux d’autant que Nouakchott est située à moins d’un mètre au-dessous de la mer».

Selon l’expert, WACA va colmater les trois brèches les plus dangereuses (9, 13 et 16) qui sont programmées, avec six autres brèches, pour cette année et les trois années à venir. M. Daffa a rappelé que ‘’ l’entreprise qui va procéder aux colmatages est connue et que ce n’est plus qu’une question de temps pour lancer les opérations’’.

Au niveau du site de Tergit, des travaux de fixation biologique (avec des plantes halophiles comme le Séssivium adaptées à l’environnement et efficaces pour la fixation biologique du sable) et mécaniques (recours au clonage) ont déjà été exécutés sur certains blocs pour faire régénérer le cordon dunaire. 

Selon, M. Daffa Adama, il est envisagé également l’option du renforcement du cordon dunaire par l’utilisation de nattes de Typha et la plantation de filaos.

Rappelons que l’Association des Journalistes Amis du Littoral (AJAL) avait été fondée à l’issue d’un atelier d’information et d’échanges sur les enjeux de la gestion du littoral mauritanien, organisé à Nouakchott en mars 2021 par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et le projet WACA Mauritanie.