Les artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso, persona non grata en France

la France met culturellement le Niger, le Mali et le Burkina sous embargo culturel

Ministre Affaires Etrangères France

Sur instruction du ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Culture a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les artistes originaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Les artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso, persona non grata en France
C’est une décision qui met en péril la tenue du festival Sens Interdits, à Lyon (du 14 au 28 octobre), mais aussi du Festival des Francophonies en Limousin (du 20 au 30 septembre).

Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a demandé aux institutions culturelles du pays de « suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec le Mali, Niger et le Burkina Faso », et ce, « sur instruction du ministère des Affaires étrangères ».

Le mail précise : « Tous les soutiens financiers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associations par exemple. De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. À compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce, jusqu’à nouvel ordre. »

Aucune déprogrammation d’artiste

Dans un communiqué, les syndicats Syndeac, Accn, A-CDCN, ACDN et ASN expliquent dans un communiqué français que ce message est « totalement inédit » et que « cette interdiction totale concernant trois pays traversés par des crises en effet très graves n’a évidemment aucun sens d’un point de vue artistique et constitue une erreur majeure d’un point de vue politique.

« C’est tout le contraire qu’il convient de faire. Cette politique de l’interdiction de la circulation des artistes et de leurs œuvres n’a jamais prévalu dans aucune autre crise internationale, des plus récentes avec la Russie, aux plus anciennes et durables, avec la Chine », souligne le communiqué.

Le ministère de la Culture a immédiatement répliqué en assurant qu’« aucune déprogrammation d’artistes, de quelque nationalité que ce soit, n’est demandée ni par le ministère des Affaires étrangères, ni par le ministère de la Culture ». Et précise : « cette décision n’affecte pas les personnes qui seraient titulaires de visas délivrés avant [le 7 août] ou qui résident en France ou dans d’autres pays ».