La Cour d’appel ordonne la libération d’Ahmed Ould Samba
Libération d’Ahmed Ould Samba
- Publié par Aidara cheikh --
- Wednesday, 03 Sep, 2025

La Cour d’appel de Nouakchott-Ouest a décidé, jeudi 28 août 2025, de mettre fin à l’incarcération de l’opposant politique Ahmed Ould Samba, en suspendant le reste de la peine de prison qui lui avait été infligée.
Dans son arrêt, la chambre correctionnelle a jugé recevable l’appel déposé par la défense et a choisi de modifier le jugement n°190/2025 rendu le 29 mai dernier, en levant le reliquat de la peine, tout en confirmant les autres dispositions.
En première instance, Ould Samba avait été condamné à un an de prison, dont huit mois fermes. Arrêté à la fin de l’année 2024, il avait été poursuivi pour une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle il accusait le président Mohamed Ould Ghazouani de mener des politiques qualifiées de « racistes et corrompues ».
La décision de la Cour d’appel met ainsi un terme à plusieurs mois de détention, dans une affaire qui a suscité de vifs débats sur la liberté d’expression et l’espace politique en Mauritanie.
Les réactions ont été nombreuse après cette libération. D’aucuns trouvent qu’il s’agit d’une très sage décision pour la majorité des observateurs politiques qui pensent aussi que cette décision d'élargissement devrait également être appliquée à l'ancien Président et à tous ceux et celles qui sont en prison actuellement et qui, à tort ou à raison, pour une frange importante de la population sont considérés retenus essentiellement pour des raisons politiques... l'étape qui devrait suivre est que ces personnes ainsi élargies devraient également de leur part jouer le jeu en évitant les discours incendiaires et insultants et en s'intégrant dans le cadre légal prévu en créant leur propre parti ou association et participer au dialogue politique à venir...
Quant au gouvernement, il doit stopper les arrestations systématiques et arbitraires de ceux qui critiquent sauf s'il s'agit de raisons très graves portant une atteinte réputée avérée à la sécurité de l’Etat. Il doit également ouvrir rapidement le dialogue pour l'établissement d'une feuille de route consensuelle entre la majorité et l'opposition permettant de mettre le pays sur la voie du progrès et de la stabilité.
D’autres pensent que le rapport implacable du Département d’État américain a mis à nu l’état désastreux des droits de l’homme en Mauritanie. Acculée par cette mise en accusation internationale, le gouvernement mauritanien a été contraint de libérer en catastrophe plusieurs détenus arbitrairement emprisonnés. Mais l’avertissement est clair : plus rien ne sera comme avant. L’impunité n’est plus de mise. Les responsables de la répression doivent s’attendre à des sanctions personnalisées : interdiction de voyager, gels des avoirs, traque judiciaire ciblée. Il est temps d’ouvrir enfin le pays à un véritable respect des droits humains, non seulement pour les citoyens trop longtemps opprimés, mais aussi pour les étrangers, trop souvent humiliés et maltraités. La Mauritanie est désormais sous surveillance : chaque abus sera exposé, et chaque bourreau devra répondre de ses actes.