Kigali : Ghazouani s'est entretenu avec son homologue rwandais Paul Kagame

Ghazouani à Kigali

ghazouani_paul_kagame_IMG_9243_1024x767

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président en exercice de l’Union Africaine (UA), s'est entretenu samedi 6 avril 2024, à Kigali, avec son homologue rwandais Paul Kagame, rapporte la présidence mauritanienne.
Kigali : Ghazouani s'est entretenu avec son homologue rwandais Paul Kagame
Les discussions entre les deux chefs d’État ont porté sur les relations de coopération bilatérales entre les deux pays amis et sur les voies et moyens de rehausser le niveau de coopération entre les pays africains ainsi que sur les questions d’intérêt régional et international, précise la présidence mauritanienne.

Le président Ghazouani est arrivé samedi à Kigali, la capitale rwandaise, pour participer à la cérémonie de commémoration du 30e anniversaire du génocide des Tutsis survenu en 1994 qui coïncide avec le 7 avril de chaque année.

Par La rédaction de Cridem

 Rwanda : la communauté internationale «nous a tous laissé tomber» durant le génocide, assène Kagame

La communauté internationale «nous a tous laissé tomber» durant le génocide des Tutsi, a déclaré dimanche le président rwandais Paul Kagame, à l'occasion des commémorations du 30e anniversaire des massacres dont l'ombre plane toujours sur ce pays de l'Afrique des Grands Lacs.
Rwanda : la communauté internationale «nous a tous laissé tomber» durant le génocide, assène Kagame
Les commémorations officielles ont débuté ce dimanche 7 avril - jour anniversaire des premières tueries de ce qui deviendra le dernier génocide du XXe siècle, faisant 800.000 morts, majoritairement dans la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés.

La communauté internationale avait été vivement critiquée pour son inaction avant et durant le génocide.

«Personne ne saurait se disculper de son inaction»

«C'est la communauté internationale qui nous a tous laissé tomber, que ce soit par mépris ou par lâcheté», a déclaré Paul Kagame lors d'un discours donné devant plusieurs milliers de personnes à la BK Arena, une salle polyvalente ultra-moderne de la capitale Kigali.

«Personne, personne, pas même l'Union africaine (UA), ne saurait se disculper de son inaction face à la chronique d'un génocide annoncé. Ayons le courage de le reconnaître, et de l'assumer», a également reconnu le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat.

Le président Paul Kagame - qui dirige d'une main de fer le pays depuis la fin du génocide - avait plus tôt dans la matinée allumé une flamme du souvenir au Mémorial de Gisozi.

Peu de temps auparavant, aux côtés de dignitaires étrangers, Paul Kagame s'est recueilli devant une gerbe de fleurs, en hommage aux victimes des massacres.

Un pas supplémentaire de Paris

L'ancien président américain Bill Clinton, en poste à la Maison Blanche durant les massacres, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d'État à la Mer Hervé Berville, né au Rwanda, assistent également à la cérémonie.

«La France assume tout et exactement cela dans les termes que j'ai employés» le 27 mai 2021, a déclaré dimanche Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée à l'occasion du 30e anniversaire du génocide de 1994 au Rwanda.

Le président français, en déplacement à Kigali, avait alors dit être venu «reconnaître» les «responsabilités» de la France dans les massacres. «Nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos», avait-il encore reconnu. «Je n'ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retrancher de ce que je vous ai dit ce jour-là», a déclaré dimanche le chef de l'Etat.

Carnages

Au Rwanda, la musique ne sera pas autorisée pendant sept jours dans les lieux publics, ni à la radio. Evénements sportifs et films seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s'ils sont liés aux commémorations appelées «Kwibuka 30», «Se souvenir» en kinyarwanda.

Les tueries du printemps 1994 ont été déclenchées au lendemain de l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana, dans une frénésie de haine alimentée par une virulente propagande anti-Tutsi.

Trois mois durant, l'armée, les milices Interahamwe (bras armé du régime génocidaire hutu), mais aussi de simples citoyens massacreront - avec fusils, machettes ou gourdins - les Tutsi, appelés par leurs bourreaux «Inyenzi» («cafards» en langue kinyarwanda), et des opposants hutu.

Le carnage prend fin lorsque la rébellion tutsi du FPR s'empare de Kigali le 4 juillet, déclenchant un exode de centaines de milliers de Hutu vers le Zaïre voisin (aujourd'hui République démocratique du Congo).

Trente ans plus tard, des charniers continuent d'être mis au jour.

Paris, qui entretenait des relations étroites avec le régime hutu quand le génocide a commencé, a longtemps été accusé de «complicité» par Kigali.

Après des décennies de tensions, allant jusqu'à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009, un rapprochement a été permis entre les deux pays à l'issue de la mise en place d'une commission par Emmanuel Macron qui a conclu en 2021 à des «responsabilités lourdes et accablantes» de la France, tout en écartant la complicité.

Travail de réconciliation

Depuis 30 ans, le Rwanda mène un travail de réconciliation, avec notamment la création en 2002 de tribunaux communautaires, les «gacaca» où les victimes pouvaient entendre les «aveux» des bourreaux.

La justice a également joué un rôle majeur mais selon Kigali, des centaines de personnes suspectées d'avoir participé au génocide sont toujours en liberté, notamment dans les pays voisins, comme la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda.

Au total, 28 fugitifs ont été extradés depuis des pays étrangers, dont six depuis les États-Unis. La France n'en a extradé aucun mais en a condamné une demi-douzaine.

Le Figaro avec AFP

 Solidarité africaine et diplomatie : la visite du président mauritanien à Kigali et les enjeux régionaux

Dans un contexte de solidarité et d'efforts de coopération continentale, la visite du Président de la République Islamique de Mauritanie, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à Kigali, revêt une importance cruciale tant sur le plan bilatéral que régional.
Solidarité africaine et diplomatie : la visite du président mauritanien à Kigali et les enjeux régionaux
Cette visite, marquée par la commémoration du 30ème anniversaire du génocide contre les Tutsi et des discussions bilatérales avec le Président rwandais Paul Kagame, s'inscrit dans une démarche de renforcement des liens africains et de soutien aux processus de paix sur le continent.

Le Président mauritanien a participé aux cérémonies commémoratives du génocide de 1994, un acte de solidarité qui témoigne de l'engagement de l'Afrique à ne pas oublier les tragédies de son histoire, mais également à œuvrer ensemble pour la paix et la réconciliation.

Les entretiens avec le Président Kagame ont mis l'accent sur le développement des relations bilatérales, l'amélioration de la coopération entre les États membres de l'Union africaine et l'exploration de solutions communes aux défis régionaux et internationaux. Cette démarche reflète la volonté des deux pays de promouvoir l'unité et la solidarité africaines face aux enjeux contemporains.

Dans une perspective régionale plus large, la visite coïncide avec un moment où la République Démocratique du Congo (RDC) sollicite un engagement accru de l'Union africaine dans son processus de paix, particulièrement face aux tensions avec le Rwanda autour de l'activité du groupe armé M23.

Les autorités congolaises appellent à une mise en œuvre rapide du soutien promis à la force de la SADC déployée dans l'est du pays, soulignant l'urgence d'une action panafricaine coordonnée pour assurer la stabilité régionale.

La rencontre entre les Présidents mauritanien et rwandais, ainsi que la visite à Nouakchott et les appels récents entre le Président mauritanien et son homologue congolais, Félix Tshisekedi, illustrent l'importance d'une diplomatie africaine active et concertée.

Kinshasa espère voir se concrétiser les engagements pris par l'Union africaine pour soutenir la RDC, tant sur le plan militaire que diplomatique, dans un contexte où l'ONU évalue également son soutien aux efforts régionaux.

Mauriweb