Dialogue national : vers la dernière marche

Dialogue national et la balle entre les mains de Ghazouani

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Le rapport final du dialogue national en Mauritanie élaboré par son coordinateur Moussa Fall, et remis lundi au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, met en garde contre les multiples « facteurs de fragilité » qui menacent la relative stabilité dont bénéficie le pays, malgré son potentiel économique « prometteur ».

Selon le rapport, dont Sahara Media a pu obtenir une copie, ces fragilités comprennent « des disparités sociales, des questions non résolues qui alimentent le retour des discours identitaires et populistes, ainsi que des désaccords sur certains aspects du système politique et électoral ».

Le rapport ajoute que ces facteurs « alimentent la polarisation et conduisent régulièrement à des tensions politiques et sociales », soulignant d’autres risques tels que « le chômage des jeunes, l’impact des conflits dans les pays voisins et les mouvements migratoires ».

Bien que le rapport reconnaisse que la Mauritanie « n’est pas un pays en crise » et jouit d’une stabilité « enviée par d’autres pays de la région », il avertit que cette stabilité « ne peut être considérée comme acquise » tant que les facteurs de fragilité persistent.

Cet avertissement intervient à un moment où le pays ouvre « des perspectives prometteuses de développement accéléré, soutenues par la reprise de la croissance, la diversification progressive de l’économie et le début de l’exploitation de nouvelles ressources, notamment gazières ».

Selon le rapport, le dialogue national, dont la phase préliminaire a donné lieu à des consultations avec 1 635 personnes, 80 organisations et 45 partis, vise à relever ces défis en élaborant un « nouveau contrat social » qui renforce les fondements de la coexistence et assure une stabilité durable.

Le rapport met en garde contre le fait que si ces fragilités ne sont pas traitées, les acquis en matière de développement pourraient être compromis et la capacité du pays à exploiter pleinement son potentiel économique pourrait être affectée.

SAHARA MEDIA

 

Le dernier mot à Ould Ghazouani pour un dialogue inclusif

Le président mauritanien a maintenant entre les mains le rapport de son coordinateur pour le dialogue national. Ould Ghazouani est devant ses responsabilités pour engager un véritable processus de transformation du pays après plus de six ans de gouvernance.

Les observateurs craignent que ce rapport qui vient d’être remis par son coordinateur après plusieurs mois de concertation avec l’opposition soit une simple opération de communication comme les précédents dialogues. L’absence de volonté politique réelle peut transformer le dialogue en rituel sans impact.

Deux partis de l’opposition antisystème ne participeront au rendez-vous. Il s’agit de l’AJD-MR et de l’IRA dont les conditions de participation n’ont pas été tenues en compte par le coordinateur. Cette absence pourrait raviver les divisions sur les débats sur la diversité culturelle, le passif humanitaire et miner la confiance des participants.

La balle est dans le camp du président mauritanien qui devra apporter des mécanismes transparents et crédibles pour une inclusion suffisante qui ne va pas compromette sa légitimité.
 

KASSATAYA